Libération. De latex aux pieds
Text by: Clémentine Mercier
Tous les amateurs de latex ou de silicone peuvent en témoigner : s’habiller d’une pellicule plastique est synonyme d’un moment de rare sensualité. La matière extensible est douce comme une caresse et se réchauffe vite au contact de la peau. Dans cette troublante photographie où un personnage masqué fait face à son double sans vie, le tissu adhésif épouse les membres, maintient ferme les chairs et laisse deviner, par transparence, quelques excitants détails intimes. Ici, sous la couche fine et luisante, on devine un large tatouage sur l’épaule. Jouant sur le sentiment de frustration, sublimant les formes et dévoilant les orifices, cette deuxième peau a une odeur particulière puisqu’elle masque les effluves corporels, coupant le lien olfactif avec l’autre – pour certains fétichistes, le gant médical est un pur objet de fantasme. Sans parler des affriolants couinements et crissements de ces vêtements en forme de préservatifs géants…